Une reine méchante veut se débarrasser de sa belle-fille, Blanche-Neige, qui menace la suprématie de sa beauté, mais sept nains et un prince feront tout pour éviter qu’elle ne rencontre la funeste fin que lui prépare la reine.

Peaufiner une formule parfaite

Lorsque je me lançai à la découverte des origines du conte de Blanche-Neige, j’étais loin de me douter que l’histoire écrite par les frères Grimm au début du 19^e siècle ne comptait pas plus de cinq pages lorsque le texte était condensé. Après tout, son nom est original dans le recueil Kinder- und Hausmärchen — ou Contes de l’enfance et du foyer en français — est Conte nº 53 : Petite Blanche-Neige. Un conte de fées tout simple dans lequel une reine faisait de la couture et en regardant la neige blanche à travers sa fenêtre avec un cadre d’ébène, elle se pique le doigt (mais c’est un fléau ces maudites aiguilles à coudre). Lorsqu’elle voit le rouge de son sang dans la neige, la reine souhaite un peu naïvement faire naître une jolie fille avec; blanche comme la neige, rouge comme le sang et noire comme l’ébène. De son vœu naquit une jeune fille dont la beauté surpasserait toute les autres, puis la reine mourut.

L’histoire se poursuit sur la méchante belle-mère qui voulant rester la plus belle d’entre toutes complota d’éliminer la jeune Blanche-Neige. L’histoire est ensuite la même que dans le film… même si je ne me souviens pas du peigne empoisonné et que les nains la sauvent plusieurs fois; dans le conte original, ce ne sont même pas eux qui se débarrassent de la marâtre. En fait, c’est un destin funeste qui la rattrape. Je vous conseille d’aller jeter un œil par vous-mêmes si vous voulez connaître la fin. J’adore revisiter les versions originales, car elles sont étrangement toujours plus courtes, mais elles ont plus de détails.

Mettre les choses au clair

Je sais qu’il y a une polémique en ce moment parce que la nouvelle Snow White au cinéma ne satisfait pas les exigences de la majorité des amateurs de l’histoire. Alors, laissez-moi nommer les faits et vous en ferez ce que vous voudrez. En effet, au début de l’histoire on ne fait que mentionner que la fille avait ces caractérisiqtiques  — le blanc, le rouge et le noir — sans préciser ce que possédait Blanche-Neige qui s’y apparentait. Or, après la mort de Blanche-Neige (divulgâchage… peut-être) vers la fin du récit, il est écrit noir sur blanc: « Then they were going to bury her, but she still looked as if she were living, and still had her pretty red cheeks.» [Ensuite, ils allaient l’enterrer, mais elle avait toujours l’air vivant et ses jolies joues rouges.], donc le rouge est associé à ses pommettes. On continue la description un peu plus loin : « (…) and she did not change, but looked as if she were asleep; for she was as white as snow, as red as blood, and her hair was as black as ebony » [et elle ne changea pas, mais semblait dormir ; car elle était blanche comme la neige, rouge comme le sang, et ses cheveux étaient noirs comme l’ébène], ici on rajoute que ce sont ses cheveux qui sont d’un noir d’ébène. Je vous laisse deviner ce qu’il peut bien rester de majeur, qu’on naît avec et de visible qui puisse être blanc comme neige.

Pour faire une histoire courte

Finalement, pourquoi ne pas prendre un bon livre de temps en temps? Disney semble s’entêter à vouloir refaire leurs classiques encore et encore comme si un film était du théâtre et qu’une nouvelle distribution serait intéressante pour un public qui vit de nostalgie… Tant qu’à créer des vagues de mécontentement à chaque fois, j’aurais souhaité que le nouveau film de Blanche-Neige ose aller dans une direction comme The Substance avec un scénario et un visuel moderne et hors du commun.

Malgré le fait qu’il ne s’agisse que d’une courte nouvelle à peine plus longue qu’une fable, Blanche-Neige n’est pas vide de sens à notre époque moderne. Avec les écrans qui nous renvoient une image de nous toujours plus haute définition et que l’immortalité ainsi que le rajeunissement ne sont pas encore des caractéristiques que l’humanité possède. Il est difficile de ne pas pouvoir s’identifier à la vanité de la reine. Soyons francs, nous disons tous que la jeunesse et la beauté physique n’ont pas d’importance, mais au fond c’est un peu comme gagner des millions à la loterie, pas vrai? Ne soyez pas bernez comme la reine à croire que beauté rime avec richesse, sagesse ou gentillesse.