JEAN DE LAFONTAINE - Ecrivain

de la Fontaine, je boirai de ton eau – Le Fermier, le Chien et le Renard

Qui ne connaît pas les Fables de la Fontaine? Mais saviez-vous qu’il en existe plus de 200? Certaines sont connues de tous, alors que d’autres le sont beaucoup moins. Mais elles sont pour la plupart toujours d’actualités. Chaque semaine, nous vous proposons une réflexion, un regard, sur une des fables de la Fontaine.

Le Fermier, le Chien et le Renard

On est jamais mieux servi que par soi-même; un vieil adage qui, de nos jours, fait encore son chemin. Comme il est bon de se rappeler la vertu passée et se rendre compte que rien n’a vraiment changé. Après tout, la chose prend un tout autre sens à notre époque, puisque les nouvelles avancées scientifiques que l’on veut bénéfique nous éloignent doucement de notre autonomie vers une dépendance généralisée.

Au Moyen-Âge, il était plutôt rare de voir des guérisseurs utiliser Google Chrome ou un roi se fier aux commentaires Facebook pour connaitre son taux d’appréciation; la technologie était toute autre. Point de caméras de surveillance ou de détecteurs de mouvement directement reliés à la centrale; à ce moment il fallait s’assurer par soi-même que la porte était bien barrée.

Ceci est vrai jusqu’à ce que l’on mentionne les mieux nanti qui jadis – et encore aujourd’hui – avaient de multiple gens à leur disposition pour exécuter leur volonté. Si nous déléguons ce qui nous revient d’accomplir, comment en arrivons-nous à vouloir s’attribuer ensuite les mérites des autres à qui les soins nous avions laissé? Ne soyons pas dupe, s’il est facile de s’attribuer les mérites d’un autre, restons assurés qu’aucun ne s’élancera pour encaisser les bavures et les échecs sous procuration.

Ici, le Chien est au Fermier, ce que GardaWorld est à la Banque. De la fable, il ne faut pas oublier que le Renard s’empare de la poulaille sans défense par faute que le Fermier de sa journée terminée, soit rentré sans que porte du poulailler fut bien refermée. Devant le fait accompli, on maudit le Chien et on en fait un tapis. Pourtant, qui est le maître des lieux, et donc, à qui revient la faute?

Maintenant, notre vie est automatisée et pourtant les louanges devraient toutes nous être attribuées. « Gouttes comme il est bon mon espresso! », dit-on en prenant la tasse sous le Keurig et le Tassimo. S’il fallait que la machine s’enraye et recrache de la bouillasse indigeste, qui d’autre que son propriétaire pour se défaire le premier de la responsabilité de l’affaire? Il en va de même pour nos nouveaux outils que l’on adulent et l’on condamnent déjà de faire ce que nous ne semblons plus utiliser nous-mêmes; c’est-à-dire, à sa tête. Peut-être qu’elle n’est pas encore dépassée, la mode de se mettre les mains à la pâte?

Extrait marquant

« Que si quelque affaire t’importe, ne la fais point par procureur. »

Laisser un commentaire