de la Fontaine, je boirai de ton eau — Le Soleil et les Grenouilles
Qui ne connaît pas les Fables de la Fontaine? Mais saviez-vous qu’il en existe plus de 200? Certaines sont connues de tous, alors que d’autres le sont beaucoup moins. Mais elles sont pour la plupart toujours d’actualités. Chaque semaine, nous vous proposons une réflexion, un regard, sur une des fables de la Fontaine.
Le Soleil et les Grenouilles
Il est beaucoup plus facile de témoigner des manquements des autres plutôt que de dispenser des louanges lorsque l’occasion se présente. Pourtant, les études démontrent que les interactions positives en société accentuent grandement le taux de bien-être général des citoyens. Ce n’est souvent pas une clémence que l’on octroie à nos dirigeants que la majorité se plaît trop souvent à qualifier haineusement. On beugle à la moindre élection, à la moindre mention honorable, nous voilà déjà à vociférer des insanités remettant tous nos maux sur le dos de nos élus.
Depuis toujours, l’enfant se révolte contre l’autorité de ses parents comme le travailleur devant son patron ou, même, le peuple face aux dirigeants. La rébellion est un acte sain en soi lorsqu’elle est guidée par un désir d’émancipation face à une doctrine, ou de remise en question; une intention que l’on pourrait alors qualifier de philosophique. Après tout, la philosophie nous enseigne à ne pas tenir ce que l’on nous raconte pour acquis sans en avoir de prime abord l’intention de vérifier d’autres sources. Il ne faut pas oublier que c’est à l’opprimé de réclamer les clefs de sa liberté, car il est rare que l’autre parti en soit le vecteur.
De nos jours, à travers nos interactions indiciblement, mais tout de même vraisemblablement orientées par des schèmes complexes qui nous dépassent parfois, nous tombons facilement dans le piège de « l’effet de halo ». Quoi de plus rassurant que de s’entourer de gens qui nous donnent toujours raison sans question? C’était aussi là le propre des aristocrates qui, du temps du Roi Soleil, se plaisaient à laisser les maux du peuple bien loin de leurs propres soucis. De toute évidence, qu’est-ce que la masse croassante pouvait bien avoir de si bon à dire?
Maintenant, on aime particulièrement lorsque l’Histoire raconte les récits de ces monarques qui prirent le pouvoir et soumirent le peuple pour assouvir leurs désirs décadents. Cependant, tous n’ont pas eu le toupet d’usurper l’image de la sagesse pour nous gober ensuite. Qu’en est-il de ces Reines et de ces Rois qui amenèrent sécurité et prospérité, et que le peuple aima pour les bonnes raisons? Qu’on parle d’un parent ou d’un passant, d’un dirigeant ou d’un mendiant, pouvons-nous restreindre nos élans de rage et ne pas risquer de nous déchirer pour des choses que l’on ne peut contrôler?
Extrait marquant
« Car que coûte-t-il d’appeler les choses par noms honorables? »
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