JEAN DE LAFONTAINE - Ecrivain

de la Fontaine, je boirai de ton eau — La Cigale et la Fourmi

Qui ne connaît pas les Fables de la Fontaine? Mais saviez-vous qu’il en existe plus de 200? Certaines sont connues de tous, alors que d’autres le sont beaucoup moins. Mais elles sont pour la plupart toujours d’actualités. Chaque semaine, nous vous proposons une réflexion, un regard, sur une des fables de la Fontaine. 

La Cigale et la Fourmi

L’été n’est pas qu’une saison, c’est aussi, en quelque sorte, l’être au passé, celui qui accumule les souvenirs à coup d’instants présents. L’oisiveté n’est pas un défaut en soi. Après tout, il faut savoir vivre et apprécier le moment. Cependant, il ne faut pas non plus nier l’importance du futur qui sera un jour celui d’aujourd’hui. 

Dans l’hémisphère nord et particulièrement au-dessus des tropiques du Cancer, la saison chaude en est une passagère, voire, parfois, éphémère. À ce moment dans l’année, tout se réchauffe; les corps comme les esprits. On part chacun de son côté voulant profiter pleinement du beau temps et on se dit que ça ne pourra plus jamais mal aller. 

Malheureusement, dans la réalité comme dans la fable de La Cigale et la Fourmi, on se retrouve fort dépourvu quand vient la bise. Si la Cigale vit des apparentes chimères que chaque jour amène toujours son pain quotidien, on pourrait dire de la Fourmi qu’elle n’est pas plus sage de perdre son temps à gagner du temps (même Serge Fiori l’a dit) si c’est pour finir avec un air de boeuf. Cependant, la Cigale était prévenue que de tous les défauts de sa voisine son manque de générosité était le moindre. On ne change pas les autres pour notre propre gain, après tout, on ne change pas les autres, point.

Lorsque la Fourmi dit à la Cigale : « Eh bien! dansez maintenant », cela reflète doublement la nature égoïste (ironique pour une fourmi) de celle-ci qui croit que de sa communauté et de ses acquis elle est l’unique responsable; mais aussi qu’elle laisse le soin à sa voisine de se réchauffer en dansant. La pensée est cruelle, bien entendu. Néanmoins, il ne faut pas oublier celles qui comme la Cigale profitent de la générosité de leurs voisins pour si peu que quelques chansons.

J’en viens à me questionner sur cette apparente, mais toujours loin d’être aussi tranchante, vérité grisonnante; cette ironie propre à La Fontaine : pourquoi accumuler autant si ce n’est pour jamais le redonner? Aussi, qu’en est-il de ceux-là qui, las, ne veulent que s’amuser et ont la main tendue seulement pour demander? Sûrement, il doit exister un moyen pour satisfaire les deux, n’est-ce pas?

Extrait marquant

« Que faisiez-vous au temps chaud? »

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