Qui ne connaît pas les Fables de la Fontaine? Mais saviez-vous qu’il en existe plus de 200? Certaines sont connues de tous, alors que d’autres le sont beaucoup moins. Mais elles sont pour la plupart toujours d’actualités. Chaque semaine, nous vous proposons une réflexion, un regard, sur une des fables de la Fontaine. 

La Belette entrée dans un grenier

Qui de nous ne souhaite pas améliorer sa condition? Cependant, une fois là où nous voulions être, saurons-nous reconnaître d’où nous venons? La Belette peut bien entrer dans le monde des riches, mais elle ne peut en sortir. Ainsi, après avoir tant accumulé, la voilà prisonnière de sa propre gourmandise et de son avarice. 

Dans une réalité plus tangible pour nous humains contemporains, nous n’avons qu’à penser aux notions de crédits et d’intérêts. On nous vend souvent l’idée que nous sommes plus riches que nous le croyons et que les promesses alléchantes du luxe puissent enfin combler notre vide grandissant; puis la réalité nous rattrape. Ce ne sont pas nos meubles, nos voitures, nos maisons; ces choses sont à crédit. 

N’est tenté que celui qui connaît la tentation, c’est ce qui à mon avis définissait le mythe de l’arbre de la connaissance. Dans la pauvreté, les vertus sont nos seules possessions,  particulièrement l’abstinence. Après tout, les peuples nomades peuvent se déplacer efficacement parce qu’ils ont éliminé les besoins matériels superflus. Ce qui importe c’est d’être là les uns pour les autres. On finit par s’en faire un code moral, un serment que si jamais nous nous retrouvions dans de pareilles circonstances nous ne ferions pas comme ceux qui nous ont précédés. 

Malgré tout, notre attitude tend à changer et on se trouve désormais toutes sortes de bonnes raisons qui justifient notre état pieux d’avant nos périodes d’abondance comme les pires de notre vie. Nous étions déprimés, dirons-nous, malades ou pauvres. Nous légitimerons par la bouche de notre famille, nos amis et tous nos proches qui affirmeront que nous semblons aller mieux ou que nous sommes passés à autre chose. Ce sont des mots encourageants, mais peut-être que la richesse est aussi un grenier qui cloisonne l’esprit. Non? 

Extrait marquant

« Vous êtes maigre entrée, il vous faut maigre sortir. »