de la Fontaine, je boirai de ton eau — Le Renard et les Raisins
Qui ne connaît pas les Fables de la Fontaine? Mais saviez-vous qu’il en existe plus de 200? Certaines sont connues de tous, alors que d’autres le sont beaucoup moins. Mais elles sont pour la plupart toujours d’actualités. Chaque semaine, nous vous proposons une réflexion, un regard, sur une des fables de la Fontaine.
Le Renard et les Raisins
Rusé comme un renard dit-on, mais goupil de demander qui donc est ce maître Renart dont les fourberies font tant parler? C’est qu’avant même que ce cher De La Fontaine ne commence à rédiger ces fables — ou même qu’il ne soit né — déjà les conteurs du XIIe siècle avaient rassemblé des histoires à raconter dans un recueil appelé Roman de Renart dont le protagoniste portait le même nom. Ce personnage fut tant apprécié que renard vint à être le terme pour identifier la bête au pelage orangé.
C’est ainsi que l’on se mit à désigner beaux parleurs et idoles de beauté qui aimaient les conquêtes et les sans lendemain. La plus grande des ruses, si vous me le permettez, consiste à feindre le dédain quitte à se montrer inapte à l’acquérir. N’est-ce pas aussi l’un des plus vieux truc du monde que de jouer au chat et à la souris? C’est de ça qu’il faut se méfier, car renard ou félin, il y a toujours de ces gredins qui chassent sans autre but que de s’amuser.

Celles et ceux qui vivent de plaisirs et de tentations en font un sport et ne nécessitent d’autre raison pour essayer d’enrubanner amants et courtisanes esseulées. C’est souvent l’ironie qu’un simple refus suffit à faire tomber le voile qui cachait l’intimidé ou le paresseux.
Le premier n’est pas le pire, même si la fougue sait se faire désirer. Il n’y a rien de mal à pratiquer la prudence et ne pas se prendre inutilement les pieds. Tout alpiniste doit aussi savoir analyser les risques avant de monter. Le deuxième en revanche à aucun ne sied, puisque lui-même ne peut se supporter, toujours épuisé à l’idée d’oser. Ils font de nous mouche après l’avoir attirée par le nectar de leur nepenthes maintenant refermée et nous en sa sève englué.
Il n’y a pas de honte à renoncer, elle revient plutôt à tous qui n’ont jamais essayé. C’est d’eux qu’il est risqué de s’en approcher et d’y rester collé. La lassitude et trop de facilité, voilà ce dont il faut se méfier.
Extrait marquant
« Mais comme il ne pouvait y atteindre : ‘’Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour les goujats’’. »



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